Sortez moi de là!

Et là je me lève. Tais toi!
Vous me faites tous chier. Ca remue trop là dedans.
Trop, je suis trop!
Trop énervée, trop bouleversée, débordante d’égoïsme.
Trop retenue, enfermée, chagrinée.
Sauter, mordre, crier, baiser?

Où?!
Où est cette putain de magie?!
Est-ce que je dois faire comme eux,
Attendre fiévreusement le weekend
Et me taper de la coke dans leurs soirées branchouilles?
Bandes de zombies, je vous crache dessus.
Pas dans la gueule, je ne veux pas me confronter
A vos yeux creux.
Vous vous croyez ensemble? Mais vous êtes SEULS!
Seuls à crever,
Mais vous ne voulez pas crever!

Qui je peux défoncer moi,
Avec ma tempête intérieure?

J’ai envie de t’attraper par les oreilles,
Affronter tes rétines élargies par la MDMA,
Et hurler dans ta face,
Si fort, pour que ça me détende,
Et qui sait peut-être que ça résonnera
Dans tes névroses.

Marre!
J’ai le droit d’être heureuse
En tout lucidité,
Responsable de ma personne.

FUCK!
Je ne sais pas
Comment soigner un mal
Que je ne comprends pas.
Il sort de mes tripes,
Je n’ai pas eu le temps
De me préparer.

Ce n’est pas confortable bordel,
Et c’est un euphémisme.

 

La condition humaine

J’ai arrêté de croire
Que les gens heureux n’existent pas.

C’est faux,
Ils sont discrets, c’est tout.
Les gens heureux sont occupés
A être heureux.
Ils n’ont que faire de deviser
Sur la condition humaine.

Je ne veux pas être soumise
Aux diktats du:
“Il faut se battre pour être heureux”
Certains n’en ont pas besoin.
Je ne sais s’ils sont heureux,
Mais ça aide.

J’ai arrêté de croire
Que l’on se construit dans l’adversité.
Ceux qui ont vécu la guerre
Préfèreraient ne pas l’avoir connue.

Qui veut nous faire aimer notre douleur?
Cette soi disant
Condition humaine?
Le bonheur compatible avec la douleur,
Foutaises!

Comment a t-on pu
Se laisser berner par ceux-là?
Pas plus heureux que nous,
Mais qui peuvent nous asservir
Pour calmer leurs névroses.

Quel puissant opium que les croyances sociales!

Tous dans le même bateau qui coule,
Eux avec nous, mais hors de l’eau
Quand nous nous noyons.
Pas plus heureux, mais plus au sec.

Qu’ils y restent au sec.
Ils ne me feront plus croire
Que le bonheur est dans la trime.

Je veux sortir la tête de l’eau
Et être au sec,
Mais pas que.
Car ça n’est toujours que leur condition humaine.
Ils s’en croient à l’abri, les cons.

Non, moi je veux être au sec
ET heureuse.
Et peut-être même pas discrète.
Pas pour frimer,
Mais pour transmettre.

Qui sait,
Un jour peut-être,
Nous écrirons une nouvelle
Condition humaine.

Prends garde, constituante

Alors comme ça on te vire, mon ami
Tu es venu, la fleur au fusil
Et on te fustige !
Je ne crois pas en ta bienveillance
Comme je ne crois pas en la leur.
Si je pouvais t’étrangler de mes propres mains
Je ne le ferai pas
Pourtant qu’est ce que j’en ai envie !

J’ai réfléchi, j’ai pensé qu’il fallait
Que tu vives,
Et sur cette place, que tu parles.
On a bien besoin de cracher nos problèmes
Sur toi, sur d’autres,
Même si des cons vous êtes trop.

Alors on a privatisé la place ?
Nous l’ouverture, nous les possibles ?
Alors on a viré Finkielkraut?
Bien. Quel sens de la démocratie…

Que feras tu, ô constituante
Quand enfin tu obtiendras le pouvoir ?
Bouteras tu hors de France
Toutes celles et ceux que tu ne peux souffrir ?
Les patrons ?
Les intellectuels de droite,
Les actionnaires,
Les bourgeois,
Les religieux,
Les racistes,
Les médias,
Les politiques,
Les pollueurs,
Les individualistes,
Et tous les méchants ?

Prends garde, constituante,
Que tu ne te jettes toi aussi hors de tes frontières.

De quoi as tu peur, constituante,
A laisser un bouffon s’exprimer ?
Que crains tu donc ?
De te découvrir de droite à la fin de son discours ?
Shame ! Shame !
Ou que toutes celles et ceux qui t’entourent
En aient la révélation,
Et que tu te retrouves seule, à crier « Révolution ! »

Que crains tu du bouffon
Ô constituante ?
Qu’il ouvre le débat ?
Qu’il te fasse cogiter ?
Qu’il t’enface tes contradictions ?

Qu’as tu à gagner, constituante,
A rester dans la chaleur de tes acquis,
Et dans la propagande de l’ « amous solidaire » ?

Tu dis que tu n’as pas peur d’eux,
Alors laisse le donc parler !

C’est un citoyen,
Il prendra son ticket pour son tour de parole,
Il écoutera debout, dans le froid,
Ou assis au milieu des gauchistes.
Il attendra comme toutes et tous,
Et s’exprimera 2mn, comme les autres.

N’est ce pas plus grand humiliation,
Pour sa grande personne
Que d’être ramenée à l’état
De simple citoyen ?

Ne te raidis pas, constituante,
Tu en oublierais tes valeurs
Si souvent scandées,
Et n’aurais pas dans ton âme,
L’ouverture essentielle
Aux solutions que tu cherches.

Constituante, es tu prête maintenant,
A regarder ton cœur,
Tel qu’il est vraiment ?

Chronique de l’esclavage moderne

J’ai besoin de travailler en ce moment, le chômage ne me donne plus assez. J’entends déjà les « Ben il y en a qui se font plaisir ! » A celles et ceux là je réponds causez, j’ai une chronique à raconter, et celle-ci, étonnamment pas, me place plus en victime d’une société capitaliste hallucinante qu’en « leecher » sans scrupule.

Mon CV n’est acceptable pour aucun RH pour briguer à un poste intéressant apparemment. Allez savoir, peut-être que quand j’écrirais dessus que je suis membre de Mensa, les RH ne regarderont plus du même œil mon parcours anarchique. En attendant, avec ce handicap de papier et mon énergie pas débordante je me rabats sur le job que je fais depuis deux ans et demi, hôtesse d’accueil. Je réussis à m’en sortir psychologiquement en prenant des missions qui ne me cassent pas la tête et durant lesquelles je peux allègrement utiliser internet pour mes besoins de connaissances et de création.

Malgré tout, revenir dans un système qui vous presse comme un citron sans vergogne ça fait mal.

Mon ancienne société n’a pas de poste pour moi ces derniers temps, j’ai du bien les faire chier aussi, mais je pense que c’est plutôt parce qu’ils perdent des contrats et qu’ils doivent recaser leurs hôte-sse-s. J’ai beau les soûler, ils se servent bien de moi quand ils ont besoin.

Du coup j’ai du chercher d’autres boites d’hôte-sse-s.

J’ai eu un rendez-vous collectif dans une boite qui se veut créatrice de service ++ pour ses entreprises clientes. Ok, pas de problème… au fait je suis payée combien moi pour ce service? Je ne demande pas, je le sais, le SMIC horaire. Pour celles et ceux qui l’auraient oublié tellement c’est devenu une norme de salaire pour un emploi non cadre, le SMIC signifie salaire MINIMUM. Oui, MINIMUM ; une société ne peut pas me payer moins que ce taux horaire. Si je suis logique, à salaire minimum, service minimum. Ah non, ce n’est pas ça ? Je dois fournir un service ++ et si on me demande d’effectuer des tâches d’assistant administratif je les fais sans broncher parce que les syndicats de ma convention collective devaient être aux toilettes quand ils ont négocié avec le patronat ? Ok.

De toute façon il faut prendre en compte que désormais les sociétés qui emploient au SMIC se permettent d’en demander plus car elles ont l’impression de nous faire un cadeau, de nous OFFRIR du travail. Donc on se tait et on fait, ++ .

Cette société donc, qu’on appelera H., si j’ai bien compris, a comme directeur une personne qui siège aussi aux prudhommes… du côté de la défense des sociétés. Tout ça pour dire que, le code du travail, monsieur doit le connaître sur le bout des doigts, et quand on voit la teneur et la longueur des contrats H., on n’en doute plus.

A la suite de cette explication interminable sur leur société, comment elle est bien et réglo, la RH remercie les autres candidats et me demande de rester. Ok. La société a besoin de moi en urgence car il leur manque quelqu’un sur un poste. Bien. Je signe le même jour mon premier contrat avec eux.

Pour ce faire la RH m’installe dans une pièce seule, et me dit de « lire tranquillement » le contrat, ce que je fais.

Il est stipulé sur le contrat que l’utilisation d’internet à des fins personnelles est formellement interdite. Tout le monde sait, employeur et employé que ce ne sera jamais appliqué, MAIS, si vous les dérangez et qu’ils veulent vous virer, ils peuvent se servir de cela, tout simplement, et vous remercier sans préavis ni indemnités pour faute grave. Je vous laisse juges.

Une autre chose me fait tiquer, le jour de formation n’est pas considéré faisant partie du contrat. Il est payé (au smic) comme une indemnité forfaitaire. Bien, je suis étonnée mais ne réagis pas, il faut que je bosse, ce n’est pas le moment de pinailler.

J’effectue mon contrat. Durant celui-ci je suis sensée commencer à 8h30. Sauf qu’à cette heure ci il faudrait aussi que je sois opérationnelle. Personne ne me le dit, mais je sens juste qu’à 8h30 ça bouge déjà dans les locaux et que 10-15 mn de préparation n’auraient pas été du luxe. Mais pourquoi me donner 15 mn de paye en plus par jour quand on peut les économiser. De même, je quitte mon service à 13h30 et ma collègue prend le sien à ce moment là. Nous avons pour communiquer un cahier appelé « main courante ». Cependant nous avons souvent besoin de nous expliquer des consignes, donc il nous faut prendre du temps personnel pour cela. Payer 15 mn à ma collègue pour qu’on puisse s’expliquer tout bien, pourquoi faire puisque pour que tout roule nous prendrons sur notre temps perso… Oui parce que s’il y a un problème, ne cherchez pas sur qui ça tombera…

Après cette mission une responsable m’en propose une autre à la suite. Elle m’accueille dans les locaux de H. pour signer le contrat. Elle me fait installer dans une salle, me le tend et me dit « Lisez le tranquillement… » Bizarre, la même formule au mot près que dans la bouche de la RH. Je lis le contrat, toujours la même chose, et toujours la formation en indemnités. Ok. Je commence en formation le mardi, et « travaille » du mercredi au vendredi. Un jour n’est pas assez pour être formée. Ni sur la première mission d’ailleurs, mais quand on peut faire des économies sur le dos des employés et des sociétés clientes on ne se prive pas. Ca se passe encore malgré tout. Le jeudi, la responsable d’H. m’appelle pour me proposer une mission de trois jours à partir du lundi suivant. J’accepte et passerai le vendredi après-midi pour signer le contrat. Elle me dit qu’il y aura deux jours de formation pour un jour de travail. J’en conclus que c’est un peu ridicule, et que les raisons peuvent être que le travail ne doit pas être facile, le client exigeant et que H. est en galère d’hôte-sse-s volants. Ok.

Le vendredi après-midi j’y vais signer mon contrat. Je suis accueillie par une nouvelle personne, qui me donne le contrat et me dit « de le lire tranquillement… » mmmh, décidément cette formule… Bon, ben puisqu’on me laisse le temps de le lire, je le lis encore, même si j’en connais la teneur. J’ai bien fait. Le contrat stipule un jour de travail. Je tique, il me semble que je fais trois jours. Je lis plus loin. Ah oui, deux jours de formation, payés en indemnités… seulement si le contrat (de 1 jour) est débuté ! La logique est la même que dans les autres contrats sauf que là l’injustice de cette mesure me saute au visage. Imaginons que j’effectue mes deux jours de formation et que je tombe malade à la suite du deuxième jour. Je n’effectue pas mon jour de « travail » puisque je suis malade, et… je ne suis pas payée, puisque l’indemnité des deux jours de formation n’est payée QUE si je commence mon contrat. Vous voyez mieux l’arnaque là ?

Faut pas pousser mamie dans les orties, et là ça pique grave. Je demande à parler à ma responsable. « Oui je viens vous voir après » me dit elle avec son air faussement gentil que je supporte mal depuis le jour où je l’ai rencontrée.

Elle vient me voir. Je lui explique que le contrat ne me convient pas en l’état. Elle se crispe immédiatement. Je lui explique que je ne trouve pas ça normal de ne pas être payé pour un travail effectué si je n’ai pas la possibilité d’entamer le « contrat » pour x ou y raison. Elle me rétorque sèchement que si je n’effectue pas la journée de travail c’est normal je n’aurais été qu’en formation. Je lui réponds que ce qu’elle considère comme de la « formation » c’est du travail. Elle me dit ok, me prend (m’arrache?) le contrat des mains et me remercie vivement, les traits très tirés en me rétorquant que c’est dommage… pour eux. Oui effectivement, la pauvre va devoir, à 16h un vendredi, appeler toutes ses hôtesses voir si elle peut trouver quelqu’un pour… lundi. J’imagine qu’elle souhaitait que je culpabilise…elle n’a pas mis longtemps a dévoiler ce que cachait son masque d’hypocrisie.
Ce sera donc sans moi, je suis partie de là sans un au revoir de sa part, bien trop occupée à appeler tout le monde pour ne pas perdre le contrat avec la banque pour laquelle je devais effectuer le remplacement.

Dans une société humaine, je n’aurais pas eu à refuser un contrat qui n’aurait pas été si inégalitaire, et dans une société humaine, si un contrat ne convient pas à un des partis, il est possible d’en discuter et potentiellement de négocier un nouveau contrat. Mais nous ne sommes pas dans une société humaine, nous sommes dans un monde capitaliste qui a instauré comme règle la loi du plus fort.
Ma seule arme est ici le refus de signer le contrat, arme que je n’ai pu utiliser que parce que le gouvernement me fait bénéficier d’une indemnité chômage (pour laquelle j’ai cotisé), droit mis en place pour acheter la paix sociale dans notre beau pays.

 

Nous sommes TOUS français

 

Nous sommes TOUS français

A vous les bi-nationaux et les naturalisés je vous prie de m’excuser.
M’excuser d’être née française, de sol, de souche,
M’excuser que notre patrie, dont je porte le sang, semble m’aimer plus que vous,
Car je serais plus légitime, née de son sang, née sur son sol.

Cette patrie qui a toujours été la vôtre, ou qui l’est devenue,
Vous considère aujourd’hui comme des bâtards, ou des étrangers,
Vous préjuge dangereux, car pas totalement de son sang, ou pas nés de son sol,

Nous avons grandi, vous les bi-nationaux et moi-même, avec les mêmes valeurs,
Et vous, naturalisés, vous les avez acceptées et partagées.
La patrie nous a dit et mille fois répété que tous les français sont égaux en droits,
Toi le bi-national, tu es français, et toi le naturalisé, tu es français
Nous avons donc les mêmes droits…
Enfin, nous avions les mêmes droits.

Désormais je suis plus la fille de notre patrie que vous.
Vous, vous êtes en sursis,
Vous avez été nourris comme les enfants de sang et de sol,
Surtout vous aviez les mêmes droits, et les mêmes devoirs.

Bientôt vous les bi-nationaux, vous n’aurez plus que les mêmes devoirs,
Et pour vous, les naturalisés, il est déjà trop tard.

Et vous sentirez le poids de la honte,
De n’être que des bâtards ou que des étrangers
Dans votre propre pays.
Et moi, née de sang et de sol, je porterai le poids de la honte,
D’être de ce pays aux valeurs chancelantes.

A vous tous bi-nationaux et naturalisés
Qui ne souhaitaient pas tuer votre patrie, ni vos frères et sœurs,
Et AUSSI à ceux qui le souhaiteraient,
Vous êtes français avant tout.

Car je rappelle à ma patrie qu’avant de renier ses enfants
Elle devrait assumer son rôle,
D’épanouissement, de protection et de rassemblement.
Et qu’en rejettant ses propres défaillances sur ses enfants,
Elle ne se rend digne d’être la patrie d’aucun d’eux.

Aucune magie

Aucune magie
Aucune magie
Aucune magie
Il existe quelque chose d’angoissant dans ces fêtes, quelque chose d’irréel.
Aucune magie, beaucoup de couleurs, quelques bienséances, des sourires crispés, des poignées de mains moites, des cousins gueulards et mal élevés, des décorations de mauvais goût…
Les repas de famille ne font pas envie, surtout lorsque personne n’en a rien à foutre. Voilà longtemps que les discussions s’éternisent sur des sujets inintéressants, longtemps que les enfants baillent, que le maquillage des femmes s’est barré, longtemps aussi que personne n’apprécie plus le dîner, longtemps que les photos ne sont plus regardées…
Et plus personne ne se donnera de nouvelles jusqu’aux prochaines fêtes, ou avant, si il y a un enterrement.
Aucune magie…

Et moi comme chaque année je me réfugie dans la bouffe.
Après tout, c’est ça l’idée, se regrouper autour de cette bonne grosse bouffe, hein ?
Les cadeaux ? C’était drôle quand il y avait des gosses.
Mais il n’y a plus de gosses, ni de vieux d’ailleurs.
Les innocents ont bien grandi et les vieux loups croupissent en terre.
Et moi, j’en ai rien à foutre de ce théâtre pathétique,
Alors je bouffe.
Le nez dans mon assiette,
Je me cale dans le gosier les escargots beurrés à l’ail,
Gobe sans scrupules les huîtres remuantes et suppliantes,
Dévore les crevettes roses avec les pattes et la tête,
Avale les marrons et la dinde, et la dinde,
Coule toute cette boue à grandes gorgées de champ’
Mon estomac se tend et gonfle, dix fois sustenté
Pas bien tenté d’en accueillir plus,
Mais il faut bien anesthésier la misère, le dégoût et la colère,
La rage,
De devoir grimer ses sentiments,
Désaxés dans cette absurde « cohésion sociale »,
En racontant des blagues, et en se tapant dans le dos,
Comme de bons vieux amis
Qui auraient pas de cadavre sous le tapis,
Mais là c’est pas un corps qu’on piétine avec nos souvenirs photoshopés,
On danse sur un putain de charnier !
De rancunes, mesquineries, coups de pute, sans oublier les secrets immondes,
Bombes à fragmentations dormantes
Tels les obus enfouis de la première guerre mondiale

Alors pourquoi ? Pourquoi tout ça ?
Ca sert à qui, ça sert à quoi ?!
Ca me sert à quoi, à moi ? Je sers à qui, moi, là?
Ca fait du bien à QUI cette grande menterie ?

Le fromage, mmmmh, c’est bon le fromage, hein mamie, c’est bon le fromage, hein papy,
On est pas bien là tous ensemble à se bâfrer comme des porcs ?
Vas-y remplis mon verre que je lave tout ça. J’ai l’impression de nettoyer les chiottes avec du cambouis, la merde glisse, mais ça pue encore.

Vivement la bûche, cette putain de bûche,
Qu’on déballe les cadeaux en poussant des ah ! et des oh !
Dieu que j’y trouve une guirlande et qu’avec je me pende au balcon,
Ou une gomme magique que je m’efface de cette pantomime grotesque,
Ou une paire d’ailes que j’aille m’acoquiner avec les anges et les démons, qu’importe !
Tant que je sors de là, tant que je sors de là,
Tant que je sors de là !

Mais dans les paquets rien de tout ça.
Sous les lumières bariolées du sapin rien que du néant,
Et aucune magie
Aucune magie
Aucune magie…

 

Texte en duo avec Khalid El Morabethi

La fureur des hommes

Texte écrit à la suite des attentats de Paris du 13 novembre 2015 et slamé au Down Town Café dans le 11ème à Paris.

 

J’ai fait le deuil.

Oui j’ai fait le deuil de mon immortalité

De cette croyance rassurante, de ce mythe,

De cette pensée magique, brutalement démystifiée.

Eh bien oui, je suis mortelle et ce soir, je peux mourir.

 

Au delà du « Je » il y a le « Nous »

Et pour nous rassurer,

Nous transformons notre peur intime en souffrance collective.

Mais que pleure-t-on ensemble au juste, si ce n’est pas le deuil de notre immortalité ?

La jeunesse saccagée ? La violence sans pitié ?

L’humanité perdue ?

Pleure-t-on parce que tout ça est trop injuste ?

Mais la vie est injuste, et le hasard amoral !

Difficile à accepter pour nous humains qui créons nos propres lois.

 

C’est rageant, mais il n’y a pas de logique cosmique à leur mort.

Ils n’ont pas voulu non plus faire partie de l’histoire,

Et ils ne sont même pas morts pour des idées

Enfin, pas les leurs en tout cas.

 

Justement, en prenant l’histoire à rebours,

J’aurais aimé leur faire écouter à ces fondus de la kalach,

Un couplet d’une chanson de Brassens, Mourir pour des idées.

Jugeant qu’il n’y a pas péril en la demeure
Allons vers l’autre monde en flânant en chemin
Car, à forcer l’allure, il arrive qu’on meure
Pour des idées n’ayant plus cours le lendemain
Or, s’il est une chose amère, désolante
En rendant l’âme à Dieu c’est bien de constater
Qu’on a fait fausse route, qu’on s’est trompé d’idée
Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente

 

Mais on ne refait pas l’histoire,

On digère et on avance,

Parce que c’est humain de vouloir être plus fort que la mort !

Et alors !

Si ça nous permet de nous sentir vivants, allons y !

Alors, humanité perdue ?

 

Charlie Hebdo

La liberté d’expression est fondamentale.

Le/la journaliste doit pouvoir s’exprimer en son âme et conscience sans être inquiété/e par autre chose que les opinions critiques.

La liberté d’opinion est fondamentale.

On doit pouvoir critiquer un/e journaliste, et on se doit d’avoir un regard critique sur son travail.

Tuer un journaliste c’est vouloir tuer le droit d’expression.

Tuer en France un journaliste qui critique une religion, c’est vouloir y tuer la laicité.

Vive la liberté de la presse, vive la liberté tout court et vive la laicité!

 

Une pensée pour Wolinski, Cabu, Charb, Tignous et Honoré qui méritaient d’être critiqués, pas assassinés.

Je pleure en réalisant que leur plume n’est désormais plus qu’un souvenir.

 

Réflexion sur la prostitution

Avant de lire les témoignages de l’association Le Mouvement du Nid, je pensais que certaines prostituées, même si ce n’est jamais un choix de cœur, pratiquaient leur métier de merde comme tout autre métier de merde. Je savais malgré tout qu’elles ne bénéficient pas de l’égalité des droits, ni même du respect que l’on donne d’office à celui ou celle qui travaille.

Je ne pensais évidemment pas que ces femmes là prenaient du plaisir à exercer, mais je considérais que beaucoup de personnes, hommes et femmes, étaient esclaves d’un travail de merde, et que celui-ci, pouvait en être un parmi d’autres, si la femme se respectait. Le cœur du problème en fait.

 

[Je ne rentrerai pas dans le cœur du cœur du sujet de la prostitution qui est pour moi l’embrigadement de toute une société par la pensée judéo-chrétienne qui voit le Mal dans le sexe-plaisir, cette réflexion aurait fort à jouer dans ce débat, mais je ne suis pas là pour faire une thèse, mais pour éclairer un point essentiel de la vision erronée que je me suis faite des prostituées et aussi des prostituants.]

 

Donc le cœur du problème, le respect de soi. Ce que je n’imaginais pas, avant cette lecture édifiante c’est qu’on ne « tombe » pas dans la prostitution si on se respecte. Et la prostitution vous entraîne encore plus bas, car la femme (ou l’homme) en plus d’être très fragile, est encore plus fragilisée par la violence psychologique dont font preuve la plupart des clients (prostituants).

En effet ce que je ne voulais pas voir non plus, c’est que les « consommateurs » de prostitué(e)s sont pour beaucoup des hommes névrosés, au minimum irrespectueux, malheureux ou ignorants en déni…naïfs? Un homme sain, sensé et respectueux des femmes préférera se satisfaire lui même plutôt que d’aller « baiser de la détresse ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit, et comme l’écrit l’auteure de Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée, « Quel plaisir peuvent-ils éprouver à se pieuter avec une fille totalement inconnue, que visiblement ça dégoûte, et dont il est impossible de ne pas voir la détresse. »

Le métier de prostituée serait sûrement seulement un métier de merde* parmi tant d’autres si le sexe tarifé attirait des hommes respectueux, mais comme je le disais, ce n’est généralement pas le cas. Et même si seulement 10% des prostituants étaient des névrosés, les insultes, menaces, autres paroles et actes irrespectueux qu’ils profèrent ainsi que milieu malsain dans lequel elles évoluent suffisent largement à fragiliser lourdement une personne en détresse.

 

Aujourd’hui je suis donc pour la pénalisation des clients.

MAIS, je demande à l’Etat d’arrêter son hypocrisie et d’avoir le courage de lutter contre l’Eglise et autres lobby religieux ainsi que contre l’opinion générale.

Je demande que soit mis largement en place des campagnes d’éducation et de prévention dans les collèges-lycées à l’attention des jeunes hommes potentiellement « consommateurs » ou « victimes  en tant que prostitués » et des jeunes femmes sur les dégâts psychologiques et physiques causés par l’exercice de ce métier.

Je demande à l’Etat de faire des campagnes à l’égard des hommes et des femmes lambda sur les ravages de la prostitution, afin qu’ils prennent conscience et voient la triste et crue réalité.

Je demande à l’Etat de soutenir totalement les femmes et hommes prostitués de la pratique jusqu’à leur réinsertion afin qu’ils puissent sans sortir car le chemin est long et rude, que ce soit psychologiquement, logistiquement ou financièrement.

Je demande à l’Etat de créer des associations de prévention relais dans lesquelles des psychologues pourraient recevoir et conseillers les jeunes gens avant qu’ils franchissent le pas, et ceux pendant leur période de pratique.

 

J’ai changé d’avis grâce à ses témoignages qui m’ont ouverts les yeux, et vous qui pensiez peut-être comme moi avant de les lire, changerez peut-être aussi d’idée.

Tentez, c’est difficile à lire, mais la vérité ne tue pas.

 

 

*Beaucoup de métiers de merde se rapprochent du métier de la prostitution par le fait qu’ils ne respectent pas le corps et/ou le mental (employés d’usine et de supermarchés, certains cadres et bien d’autres)

 

 

Voici les témoignages:

http://www.mouvementdunid.org/IMG/pdf/2013rompresilence.pdf